AUDIENCE: les représentants de la communauté des malentendants du Gabon

Madame le ministre a reçu mardi 12 août 2014, les représentants de la communauté des malentendants du Gabon aux alentours de 18 h 30. Cette demande d’audience s’inscrit dans le contexte du lancement de la formation en langue de signe.

Ils ont tenu à remercier madame le ministre pour l’initiative de cette formation ayant pour but de briser les barrières entre les malentendants et leurs proches. Néanmoins, ils sont là pour signaler leur mécontentement. En effet, ils estiment ne pas être associés à cette initiative qui les concerne au premier plan. Selon eux, quand on parle des problèmes des sourds, ils doivent être obligatoirement associés.

S’exprimant par son interprète, madame Blandine SIETY, présidente de l’Association des National des Devenus Sourds du Gabon (ANDES-GABON), a tenu à faire un rappel de la genèse de la langue de signe au Gabon. Selon elle, la langue de signe fait son apparition au Gabon, par l’intermédiaire d’un Américain membre de la confrérie des témoins de Jéhovah. Ce pasteur a transmis à la population sourde du Gabon une langue, la langue de signe américaine. Et cette langue a évolué intégrant différents concepts locaux. Au vu de ces mutations immenses qu’elle a subies, il devient évident de parler de Langue de Signe Gabonaise maintenant, car la communauté gabonaise ce l’est appropriée réellement.

Madame KOUMBA Yvette et ses confrères sélectionnés pour dispenser la formation signent en Langue de Signe Américaine. Cette Langue n’est pas comprise par les Sourds du Gabon. Même lors des allocutions télévisées et autres évènements ils ne comprennent pas quand elle signe. Elle a voulu rappeler à madame le ministre que madame KOUMBA ne dispose d’aucun certificat pour l’enseignement de la langue des signes gabonaise et tous les formateurs également. Elle émit le besoin que cette formation soit dispensée par des sourds. Pour elle, il est inconcevable que des sourds enseignent des entendants la langue française ou autre. Alors, pourquoi faire cela dans le sens inverse ? La langue de signe gabonaise est la leur et c’est à eux de la transmettre.

La présidente d’ANDES-GABON continua en affirmant que madame KOUMBA YVETTE ne respecte pas leurs langues. Et même si la formation a lieu elle ne servirait à rien. Car les enfants déficients auditifs signent en langue de signe gabonaise, leurs parents ayant été formés en langue de signe américaine, il en résulte une incompatibilité.

Prenant la parole à son, le conseiller Aristide MAMFOUMBI, a tenu à rappeler à madame le ministre qu’il avait déjà reçu la délégation la veille. Et ils ont déjà débattu sur la question de rectifier le tir vu qu’il n’est pas trop tard. La formation vient tout juste de démarrer. Et il serait judicieux pour le bien de tous que l’on s’allie, pour briser le mur du silence qui entoure les sourds gabonais. S’ils peuvent venir bénévolement s’associer aux enseignants sur place déjà ce serait une excellente idée. Mais, les résistances sont effectivement à ce niveau souligna monsieur MAMFOUMBI.

Prenant la parole à son tour, madame le ministre a tenu à rappeler que l’initiative du lancement de cette formation est le fruit du festival sourd métrage. Au sortir de ce festival, elle a été interpellée par les enfants, les parents d’élèves pour la mise en place de moyen pouvant briser le silence autour de ces enfants. Un constat s’est dégagé, les enfants sourds sont rejetés même par leurs entourages. Ce rejet est dû à un manque de communication entre eux et leurs parents. Elle a décidé de tout mettre en place pour que ces compatriotes ne soient pas écartés de la vie de tous les jours.

Elle leur a rappelé que même s’ils sont mécontentent de cette non-association le plus importante est la mise en place de cette formation. Alors tout est encore rattrapable. Madame ANGUILE MBA n’est pas là pour faire la politique, mais plutôt pour faire bouger les choses. S’il non pas été associé ce n’est pas par mépris, mais plutôt par un problème qui se posait : comment un sourd peut-il enseigner un entendant ? Même si cela est possible, mais la situation s’avèrera compliquée. Elle leur a demandé qu’ils puissent se joindre à l’action pour faire avancer la condition du sourd, leurs conditions.

Elle s’excuse et est prête à faire le sacrifice de sa propre poche, pour leur trouver des sous pour le transport. Elle leur a affirmé que cette fois-ci les entendant sera rémunérée. Mais cette action n’est pas ponctuelle elle a pour but de ce pérenniser. Elle leur a demandé qu’ils puissent s’unir pour faire avancer les choses, et elle est prête à tout mettre en œuvre pour les accompagner. C’est l’intérêt qui est important. Il faut identifier les problèmes. Et les résoudre ensemble.

Reprenant la parole à son tour madame SIETY a dit, au nom de la délégation, qu’ils acceptent les excuses de madame et participerons à la formation. Les sourds peuvent former. Elle a tenu à donner un conseille à madame le ministre que pour la prochaine fois elle devrait associer les handicapés a tout projet les concernant. Elle remercie Dieu pour avoir envoyé madame Brigitte MBA ANGILE au sein de département.

L’audience s’est achevée aux environs de 19 h 30.